Exposition Bob Auber: Claire
Erik Satie, Gnossienne n° 5
Dernier concert à Monaco. Soir de repos avec la Diva – Pourquoi moi ? Pourquoi moi le peintre ?
Le Sud, la Côte d’Azur au mois d’août. Charles me parle d’Ithaque au bord d’une longue piscine bleu éclairée. Il trempe un pied en disant à la cantonade « elle est froide !». Nous regardons tous passer les étoiles filantes, faisant le vœu que cela dure.
Un immense piano à queue, blanc comme un oiseau marin venu ici se poser pour la nuit, grand ouvert sous la rotonde fleurie. Des roses et des roses d’admirateurs dont les fragrances se mêlent à celles de la garrigue.
Maria chipe une fleur, petit trésor qu’elle garde entre les dents. De la terrasse dominant la baie de Bandol, oisifs, allongés dans nos transats, nous regardons les lumières des bateaux glissant sur la mer d’huile vers d’autres rives.
Deux, trois heures du matin, Jacques, une coupe de champagne à la main, nous récite les yeux d’Elsa : « A l’ombre des oiseaux, c’est l’océan troublé ». Claire, pianiste virtuose, l’accompagne. Aux premières notes des Gnossiennes de Sati, je m’envole.
Chanceux, je la suis.